Dans ma bucket list de cet été, il y avait lire « Le Guide du Flux Instinctif Libre » de Mélissa Charlier, qui prenait la poussière sur ma table de chevet. Kesako? C’est le fait de ne pas utiliser de protections hygiéniques quand on a ses règles. Oui, c’est possible! Très peu de gens en parle ou le pratique autour de moi, mais le livre m’a motivé à t’en parler sans aucun tabou ou ouvrir tes chakras sur le sujet 😉!

Je le pratique depuis 4 ans maintenant et j’ai l’impression d’avoir gagné un pouvoir magique (que tu peux acquérir) et un sentiment de liberté. C’est aussi une pratique qui est totalement en lien avec le Yoga car il me permet à chaque cycle de venir à l’écoute de mon corps, de faire équipe avec lui! Alors même si tu n’oses pas ou n’imagine même pas sauter le pas, lis ces quelques lignes qui pourront tout de même éveiller ta curiosité sur le sujet.
Le déclic
Je ne me souviens plus exactement quand j’ai commencé. Probablement pendant le COVID avec une pratique devenue quotidienne du yoga depuis 1 an ou 2. Je remarquais que mes règles commençaient de plus en souvent quand j’étais aux toilettes et que je n’étais plus « surprise » par leur arrivée. J’avais aussi remarqué qu’au réveil, j’évacuais beaucoup de sang aux toilettes. Je me suis dit : « tiens, est-ce que je pourrais contrôler mon flux ? ». J’ai commencé à faire des recherches et j’ai découvert que ça avait un nom : Flux Instinctif Libre (FIL). Je trouvais ça fou!
Comment j’ai commencé?
J’avais acheté le livre de Jessica Spina sur le Flux instinctif Libre. Pas très épais mais suffisant pour m’inspirer. J’ai écouté une conférence, rejoins un groupe de nanas sur facebook et je me suis lancée. Le livre de Melissa Charlier n’existait pas encore à l’époque. Je me souviens que j’étais excitée que mes règles arrivent pour tenter l’expérience. Après j’aime bien les défis et celui ci me titillait particulièrement. Mes deux enfants ont appris à faire pipi aux toilettes, il n’y a pas de raison que je n’arrive pas à devenir continente de mes règles!
Quand mes règles sont arrivées, j’allais aux toilettes toutes les 15 minutes au début. C’était le confinement facile tu me diras! J’ai tenté de me balader sans serviette direct sinon j’allais tricher et reposer dessus. C’était fou de voir que je pouvais essayer de visualiser où j’en étais et patienter pour aller évacuer aux toilettes. Quand j’ai pu voir le fluide s’écouler consciemment, c’était une victoire! J’ai persisté les cycles suivants avec des échecs et de belles tâches sur ma culotte au début.

Maintenant, je suis habituée. J’y vais toutes les 1 à 2 heures je crois. Le jour 2, cela m’arrive d’y aller toutes les 30 mn-45 mn pendant 2h-3h après ça se calme. Je réfléchis plus trop, c’est mon intuition et le sentiment de lourdeur dans le ventre ou le bas du dos qui me signalent d’y aller.
Je mets une culotte menstruelle ou une serviette quand je donne cours de yoga ou que je ne peux pas être en télétravail. Mais je pratique le FIL dans la journée quand même en allant aux toilettes quand je sens que c’est plein. Du coup, 1 culotte par jour c’est largement suffisant.
Pourquoi je kiffe pratiquer le FIL et où j’en suis aujourd’hui
- J’en suis à peu près à 85%-90% de maitrise, ce dont je suis très fière.
- Je suis passée de 5 jours de règles à 2 jours de règles!!! C’est ma principale motivation maintenant.
- J’achète 1 paquet de serviettes tous les 2 mois. J’en ai quand même en dépannage et pour ma fille. Sinon on a des culottes menstruelles (j’en ai 3 ca me suffit largement pour mon cycle).
- J’ai le sentiment de vivre une magie chaque mois, je décide quand je vais aux toilettes, je me réjouis de voir mon sang s’évacuer quand j’y vais (pourtant je crains la vue du sang en général).
Ce que j’ai appris?
- Ça me saoulait avant d’avoir mes règles. Plus maintenant! Jessica Spina le disait dans sa conférence: ton corps a besoin de ce moment pour préparer le cycle suivant. Ca m’a réconcilié avec mon cycle. Le livre de Melissa Charlier met aussi l’accent pour comprendre les règles, ce qui se passe dans notre corps et donner une vision positive des règles.
- J’active le mode « économie d’énergie » quand j’ai mes règles. Concrètement ça veut dire : pas de sport, je remplace le vélo par le métro, pas de pratique perso de yoga si j’ai mal aux lombaires. Si je dois donner cours, j’enfile une culotte menstruelle et je vais guider plus à la voix qu’en montrant les postures. A la maison, ça veut dire tant pis si c’est le bordel! De toute façon, je suis naze et tout le monde est prévenu.

Les (presque) inconvénients du FIL
- Vu que mes règles ne durent que 48h, je suis KO. Je dis souvent à mes enfant que je suis « au bout de ma vie » durant cette période, je ne sers clairement à rien 😅. Savoir que ça ne dure que 2 jours m’aide à réduire significativement mes activités physiques et mentales. Je me dis aussi que mon corps est en train de se régénérer et je prends plaisir à le cocoonner. Je bois un max de tisanes, un bain, je mate netflix, je dis que je ne suis pas disponible quand on me propose une sortie…
- Je me réveille spontanément la nuit pour évacuer mon sang quand c’est entre le 1er et le 2ème jour. Je me rendors direct derrière, en mode total zombie.
- Je mets du sang partout aux toilettes si je fais pas gaffe et je me fais engueuler par mon mari 🤣

Mes trucs et astuces pour les filles qui bossent dans un bureau
- Se foutre la paix! Il faut que ça reste un moment pour se connecter à son corps, FIL ou pas. Je mets une culotte menstruelle quand je dois sortir quelque part comme ça tant pis si ça fuite, même si en vrai il y a des toilettes partout en France!
- Télécharger une appli pour suivre son cycle comme Clue (gratuite) et anticiper son organisation pro & perso
- Se mettre en télétravail si c’est possible (que je planifie en fonction)
- Prévoir 15 mn entre les réunions pour avoir le temps d’aller aux toilettes dans la journée (d’ailleurs FIL ou pas c’est une bonne habitude à prendre)
- Des fois quand je suis en réunion, j’ai le sentiment d’être bloquée et de ne pas pouvoir en sortir si j’ai besoin d’aller aux toilettes! Si c’est moi qui l’anime, je vais y aller avant que la réunion démarre par précaution et me permettre de tenir jusqu’à ce que ça se termine. Sinon, je m’excuse gentiment et je vais aux toilettes. Au début, j’avais un peu la honte de faire ça comme si les collègues savaient pourquoi j’y allais mais maintenant je me dis que je réponds tout simplement à un besoin physiologique, que ce qui n’est pas normal c’est de m’infliger à rester là en me retenant (et de toute façon je suis moins concentrée).

En vrai, le téléphone c’est pas ouf pour visualiser!
Et ta fille?
Je ne l’impose pas à ma fille de 15 ans. Je lui montre l’exemple, pour moi c’est le plus important. Je l’ai accompagné pour mieux comprendre son cycle en venant avec elle à l’atelier Cycloshow. Je le recommande vivement à toutes les mamans, même en tant qu’adultes j’ai appris des choses. C’était aussi l’occasion de passer un moment mère fille, de mettre une image saine sur les règles et de sortir de ce côté sale ou honteux. J’ai notamment adoré le fait de « célébrer » ses premières règles comme elle le voulait au lieu que ça soit un événement traumatisant comme on a pu le vivre ado.
Mon chemin est le mien, fais-toi
Je suis consciente que mon chemin de vie m’a donné des avantages pour aller plus vite dans l’acquisition du FIL
- J’ai eu deux enfants par voie basse (dont un accouchement physio incroyable mais c’est une autre histoire!). J’ai bénéficié à chaque fois d’une rééducation périnéale avec des gestes manuelles d’une sage-femme qui m’ont permis de découvrir que je pouvais bouger finement les muscles de mon périnée. J’aurais adoré connaître ça avant d’accoucher d’ailleurs! Je te conseille vivement de prendre rendez-vous avec une sage femme pour faire connaissance avec cette zone magique.
- Je pratique le yoga quasi tous les jours ce qui m’aide à vraiment être à l’écoute de mon corps et me permet de me sentir mieux dans mes baskets.
- Je n’ai pas de règles douloureuses et elles sont archi régulières à 28 jours. Par contre, j’ai des syndromes prémenstruels (SPM) que je trouve pénibles: comme les seins qui gonflent et sont très sensibles (totalement inutiles d’avoir des gros seins si on peut pas y toucher), j’ai faim tout le temps, je m’énerve pour rien et j’ai envie de tout envoyer valser (le taf, le mari, les enfants qui n’ont rien demandé!).
- Avec la pratique du FIL, je voulais revenir à l’écoute de mon corps et j’ai complètement arrêté la pilule et les effets des hormones. Mon mari n’aimait pas trop l’idée, au bout d’un an, il a décidé de faire une vasectomie (le plus cadeau de toute ma vie je crois, ca serait aussi une toute autre histoire ça)
Un autre monde est possible
Le livre de Melissa contient plein d’illustrations sympas et bien détaillées. Cela aurait pu m’aider à me lancer. Elle explique bien qu’il ne s’agit pas de contracter le périnée comme une malade mais de visualiser le circuit du flux dans le corps pour savoir quand il faut aller évacuer. Il m’aura permis de faire ce bilan et surtout de diffuser une parole bienveillante sur les règles.

Dans le livre, elle suggère d’utiliser des oeufs de Yoni pour s’entrainer, je ne connais pas encore, si tu as une référence à recommander, je suis preneuse! Elle décrit aussi le massage du périnée et la respiration FIT qu’il faut que je teste pour la prochaine fois.
Au final, sans en faire tout un plat, le flux instinctif pour moi revient à : je vais aux toilettes faire pipi et j’évacue mes règles en même temps et voilà! Le FIL c’est l’art de s’écouter, de s’affranchir (presque) des protections hygiéniques mais surtout d’apprécier de se libérer tous les mois de mes règles au lieu de les subir.
N’hésite pas à me partager tes commentaires, tes questions, tes retours d’expérience 🌹