Day of Pain et Débat sur l’éducation

Le 22.08.2019 est probablement la journée la moins agréable du training…

Le corps se rebelle

Pour fêter le dernier Day off, on s’est donné le défi de faire 81 salutations au soleil avec 8 personnes du groupe. Il y avait une super énergie et j’avais trouvé ça « easy »! J’ai enchainé sur 30 mn de piscine, 2 heures de massage.

Résultat depuis le lendemain matin, mon corps n’est que courbatures et je suis super raide. Le prof avait prévenu qu’on rentrerait moins flexible! C’est gagné, depuis à la pratique du matin, je ne touche plus mes pieds au réveil, je fais tout le cours avec des sangles et des blocs, malgré qu’on ait progressé les semaines d’avant. Ça m’apprendra à faire la maline!

Photo credit: Instagram @oraclinzel

Triste nouvelle

On a ensuite appris qu’une fille du groupe a perdu sa soeur dans la nuit. C’était vraiment une dure nouvelle. On ne sait pas quoi doit dire, quoi faire. Elle est partie retrouver sa famille. C’était une chouette rencontre, une belle fille forte, indépendante, qui sait ce qu’elle veut. Le prof Arvind lui a eu les bons mots lui pour lui dire au revoir, c’était très émouvant et le reflet de ce qu’on a appris ici.

Agree to disagree

L’après-midi, en philo, on a eu un débat assez animé sur l’éducation des enfants. Le concept introduit par le prof: on ne discipline pas un enfant, on le nourrit. Il y a 4 étapes pour cela :

  • Sama : proposer un environnement qui amène l’enfant à réfléchir sur ce qu’il a fait, le questionner, lui expliquer ce qu’on attend de lui et inversement,  en somme le traiter en adulte. Quand on ordonne à un enfant de ne pas faire quelque chose, ça ne l’empêchera pas de recommencer ou de le faire en cachette (ma sœur et moi, on connait bien ce rayon)
  • Gana: l’appréciation, mettre en valeur les qualités de l’enfant pour l’inciter à les développer, plutôt que d’être dans la critique, trouver des astuces pour qu’il fasse les choses différemment.
  • Danda: prévenir, alerter et non soudoyer (si tu as des bonnes notes à l’école alors je t’achète ceci ou cela par exemple), faire en sorte que l’enfant soit conscient de la façon dont ces actions affectent les gens autour de lui (ex: je ressens de la colère). Il ne s’agit pas non plus d’effrayer ou de faire peur.
  • Bridha: également en trois étapes, l’approche émotionnelle, l’approche logique, et enfin le traitement de choc (qui peut être verbal ou physique) à utiliser en ultime recours.

C’est sur cet ultime phase qu’on a débattu, cela semble choquant pour du Yoga! On ne devrait jamais taper un enfant, jamais, parce que c’est mal.

There is no wrong in pain

Mais pourquoi c’est mal? Qu’est ce qui est mal? Le bien et le mal, on y revient toujours, cela dépend de quel point de vue on se place.

Le prof insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas de frapper un enfant pour ses désirs personnels ou parce qu’on aime ça ou pas. Certes, cela fait mal. Dans notre société, la douleur n’est pas acceptée, on ne devrait jamais avoir mal. Et encore une fois, il insiste sur le fait que les autres étapes doivent suffire avant…

Agree to disagree

On voit bien qu’il y a une différence culturelle : pays nordiques vs nous les français (où la fessée n’est interdite que depuis le mois de Juillet!). Il y a aussi une différence de maturité (Les plus jeunes demandent toujours pourquoi. Nous, les +30 ans, on remet moins les choses en question, on prend ce qui nous arrange dans ce qu’il raconte).

Je finis par trépigner et l’ouvrir parce que ça m’a saoulé! Ils ont de la chance eux que leurs parents ne les ont jamais taper, d’avoir leur conviction sur le fait qu’ils ne le feront jamais, d’être forts et gentils dans ces circonstances.

Alors j’ai raconté que :

Petite, on prenait des coups de ceinture quand on faisait des grosses conneries. Là où j’ai grandi, c’est ce qu’ils pensaient être le mieux pour les enfants.

Je m’étais toujours dit: jamais je ne ferais pareil. Pourtant, j’ai donné des claques, sans faire exprès, à ma fille quand elle faisait des colères. Je m’en voulais trop après.

Dans la société, dans la vraie vie, la plupart des gens n’ont pas reçu ces leçons sur le fait qu’il y a d’autres façons d’élever des enfants.

Bref, cela a mis une bonne tension dans le groupe!

Pour devenir meilleur, encore faut il qu’on nous montre le chemin

C’est vrai, pour mieux réagir, j’ai du lire des livres pour apprendre à parler pour qu’un enfant écoute, la base de l’éducation non violente. J’ai eu des cours sur la gestion de conflits dans ma boîte et sur la communication bienveillante. Je prends de la graine sur mon mari qui garde son calme et est bien plus crédible.

Mais cela demande une énergie de folie et beaucoup de patience de passer par toutes ces étapes, surtout quand on n’est pas habitué et qu’on est dans un moment de faiblesse (genre, une journée épuisante au boulot et des tas de soucis à gérer).

Exemple des fois je dis: « Maaaeva, tes chaussures!!!« . Rapide, mais pas efficace. Si je dis: « Ma puce, quand tu ne ranges pas tes chaussures dans le placard, je suis frustrée parce que c’est important pour moi d’avoir une maison rangée.” Avouez- que c’est plus long à dire mais au moins je ne l’agresse pas verbalement!

Bref, moi j’ai encore du chemin à faire et notre société en France aussi. Souvent quand on parle d’éducation ou de communication bienveillante, que ce soit avec notre famille ou dans le milieu professionnel, on passe pour des bisounours!

PS: A noter je ne parle pas en aucun cas de châtiments corporels ou verbaux répétés . Et rien ne justifie de lever la main sur qui ou quoi ce ce soit.

Une réflexion sur “Day of Pain et Débat sur l’éducation

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